47Soul : Balfron Promise, du shamstep (nouveau style qui combine  la danse traditionnelle du dabkeh et la musique électronique) à fond et des airs d’une protestation inébranlable

Robin Denselow – 25 janvier 2018 – The Guardian

Ce groupe, constitué de membres de Palestine et de Jordanie et basé à Londres, nous offre une musique avec un message qu’ils nous adressent à la fois en arabe et en anglais.

De plus, le verdict sur ce nouvel enregistrement de musique du monde, paru ce mois-ci, est qu’il faut absolument l’écouter.

L’album du mois de musique du monde

Depuis longtemps, il existe un lien entre la musique et la résistance en Palestine, le hip-hop y jouant un rôle majeur ces dernières années. Ses interprètes les plus connus, le groupe palestinien DAM, sont toujours en colère et actifs (leur nouveau single – qui traite de Jérusalem – commence par l’hymne de Blake/Parry pour s’en écarter ensuite en une réaction de rap furieuse contre la politique du Président américain Donald Trump), mais le groupe qui probablement trouvera le plus d’écho dans le genre au Royaume-Uni est celui de leurs collègues du 47Soul.

Formé en Jordanie il y a cinq ans, avec des membres venant de Palestine et de Jordanie, ils se spécialisent en un style qu’ils appellent le shamstep, une fusion allègre et grand format du hip-hop électronique et de la musique de danse traditionnelle Dabkeh, mêlée à un soupçon de reggae, avec des mélodies solides et des chansons interprétées par les quatre chanteurs. Ils jouent du synthétiseur, de la batterie électronique, de la guitare et des percussions arabe. Ce sont des interprètes impressionnants sur scène, comme ils l’ont prouvé au Womad de 2016.

C’est une musique très énergétique avec un message qu’ils nous adressent à la fois en arabe et en anglais. Depuis deux ans, ils vivent à Londres, et leur premier vrai album est une réflexion sur les problèmes tant du Royaume-Uni que du Moyen-Orient. Balfron Promise (du label Cooking Vinyl) renvoie en partie à la Déclaration Balfour, il y a juste un peu plus d’un siècle, et aussi à la Tour Balfron dans Tower Hamlet, où ils vivaient autrefois, et d’où de très anciens locataires ont été expulsés alors que le quartier s’embourgeoiseait. Ainsi, le thème principal chanté à demi mots de Moved Around, mêlant colère et Mo Light, est celui de la situation des sans-abri, tant au niveau national que local. Mais il est délivré avec confiance et bonne humeur. La chanson la plus inattendue, Locked Up Shop, raconte comment se « faire couper les cheveux avant que l’émeute ne commence ».

Traduction : JPP pour l’Agence Média Palestine

Source : The Guardian

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